~~Point météo : ce matin, il fait encore doux. Bien au-dessus de 0°… Il fait gris aussi. Dommage, nous ne voyons toujours pas les montagnes. A Chamonix (nous on dit CHÂÂÂM !), la sensation de froid est beaucoup plus présente : les enfants remontent leurs cols ! Malgré les 5°, la tenaille des grandes montagnes au nord et au sud est très efficace. Nous avons l’impression d’être dans un gigantesque frigo. En altitude, ça a dû bien geler : les mélèzes sont plein de givre. Cet après-midi, au ski, nous sommes dans le brouillard et même carrément dans le nuage. On n’y voit pas plus loin que le bout des spatules. Il doit faire entre 0 et 1°, pas de neige donc… Ce soir il pleuviote sur Montvauthier qui est à 800 mètres d’altitude.
Activités : Ce matin, après le réveil et le petit-déjeuner, nous partons pour Chamonix. A 9h30, nous arpentons les rues de la ville. Un petit tour de rien du tout. Les filles se plaignent : « ça va encore être long ? », « Mais là, on revient au point de départ… » Du coup, elles ont le droit à une petite leçon sur la notion de « tour » qui n’est pas forcément circulaire mais qui ramène au point de départ. « Maman ne vous emmène jamais faire un tour les filles ? » « Si, mais on va Rue Saint-Jean ». Les filles 1, Dominique Douchin 0. Je ne suis pas sûr de gagner le match…
On s’arrête devant la statue de Michel Gabriel Paccard, devant l’Arve et devant la statue de Jacques Balmat et Horace Benedict de Saussure. Derrière, il y a marqué : « érigé en MDCCCLXXXVI ». Ce sont dans l’ordre : un médecin, le torrent qui traverse la ville, un cristallier et un noble genevois, et 1886. En 1886, près de l’Arve, le club d’Alpinisme de Chamonix a voulu célébrer les 100 ans de la première ascension du Mont Blanc. Jacques Balmat avait emmené Michel Gabriel Paccard, le 8 août 1786 en haut du Mont Blanc. 30 ans auparavant, Horace Benedict de Saussure avait promis une forte récompense à celui qui trouverait le moyen de l’emmener au sommet. Il y montera un an plus tard pour y faire des expériences, un peu déçu de ne pas voir la mer de là-haut. Depuis au moins cinq minutes, un groupe de 4/5 adultes écoutait l’explication faite aux enfants. Ils participaient à un rallye questions sur la ville et ils ont pu avoir les réponses à leurs questions. Ils en ont profité pour demander d’autres réponses au Touquettois. Ils étaient persuadés que j’étais de Chamonix…
Arrivée à l’espace Tairraz qui abrite le musée des cristaux. Nous sommes accueillis par une très jolie demoiselle –ça fait plaisir à Benoît et Cédric, moi je ne regarde déjà que les cristaux…- et par Armand. Armand est un de mes collègues savoyards, retraité depuis 1991. C’est un vrai aventurier et fait partie de l’équipe des Dieux vivants de Chamonix : « les guides de Haute Montagne ». Il a été également cristallier et vient nous parler de sa passion pour les cristaux qu’il a trouvés dans les Alpes. A 80 ans, il se désole de ne plus pouvoir aller en chercher en Haute Montagne… Il arrive à passionner les enfants en leur faisant découvrir les différentes sortes de quartz : incolore, fumé, morion, rose…, en leur expliquant que la fluorine n’a pas la même structure chimique que le quartz et que les pierres précieuses ont le même processus de fabrication. Encore une fois, Armand félicite le Directeur d’école en activité pour la tenue de ses élèves qui ont été polis et attentifs.
Au retour, nous mangeons des champignons à la grecque, du filet de hoki et de la crème au chocolat. On va vite se préparer pour le ski. Deux ou trois enfants ont déjà perdu leur gant, leur masque, leur casque… ou les trois. C’est le cas de Flavie qui est descendue sans manteau aussi… Je me suis moqué !
La deuxième leçon de ski passe vite, d’autant que n’y voyons goutte… Les enfants doivent être persuadés de skier sur une dune… nous n’avons pas vu le sommet d’une montagne depuis notre arrivée. L’avantage ? C’est qu’ils progressent plus vite que la moyenne : le groupe 1 a déjà enchaîné les virages en chasse neige dans la longue piste verte. Le groupe 2 le fera demain. Nous les retrouverons vite sur la piste bleue. Le groupe 3 a enchaîné les descentes dans le brouillard : le chamois et aujourd’hui le col de Vosaz (on dit Vôôôze). C’est une piste rouge mais vu les conditions météo, les enfants ne se rendent même pas compte du dénivelé et attaquent la pente sans aucune appréhension. En bas de la piste, ils croisent le TMB (Train du Mont Blanc) qui vient de Saint Gervais et va jusqu’au nid d’aigle. Les enfants, quel que soit leur niveau sont très beaux sur leurs skis et ça m’impressionne toujours de les voir aller si vite dans leur progrès. Pourquoi c’est jamais comme ça en orthographe ?
A 16 heures, il est déjà temps de rentrer et nous arrivons à la gare du Prarion. J’ai dû attendre le groupe 1 et arrive 30 secondes après le groupe 3 que j’ai accompagné cet après-midi. Je vois les garçons de ce groupe se diriger tout souriants vers moi. Non ! Ils ne vont pas oser ? Je n’ai pas le temps de déchausser et après avoir résisté très bravement, je me retrouve par terre… Ils ont voulu se venger des chutes qu’ils ont faites, hier, parce que je les aurais poussés un peu… comme si c’était mon genre !
Retour au chalet : goûter, douche, classe. Rédaction sur les premières leçons de ski et nombres complexes. Pour Olivier : les nombres sexagésimaux ne concernent que les secondes et les minutes pour lesquelles on compte en base 60, mais après ça ne marche plus pour les heures, ni pour les semaines et encore moins pour les années… C’est compliqué : c’est pour cela que ça s’appelle les nombres « complexes ». Olivier est le seul que ça intéresse dans les parents d’élève. Vincent est le champion de mes vannes à 2 balles. Les enfants sont très énervés : les CM2 de la ville de Moreuil sont arrivés ce soir. Ils sont 50 avec leurs deux enseignants et quatre animateurs.
Après le repas, potage, lasagnes, salade de fruits, c’est soirée Sylvain « Sauveur du Monde ». J’ai expliqué aux enfants que le « S » sur la cape de Superman, ça voulait dire « Sylvain ». Ils lui ont bien sûr demandé si c’était vrai. Sylvain est le garçon le plus gentil du monde. Il est pisteur secouriste et je le connais depuis 11 ans. Il est venu donner un petit cours de comportement citoyen en montagne et expliquer comment apporter les premiers secours aux victimes. C’est très amusant : après un beau diaporama (pour tous, pratiquement, c’était la première fois qu’ils voyaient des diapos… J’ai l’impression parfois d’avoir vécu au Moyen-Âge…), Sylvain leur fait essayer le matériel d’évacuation des blessés. On a retrouvé Chance en saucisson dans une coquille d’évacuation, le bras de Louis a été bloqué par une attelle de coude… Sylvain termine son intervention en montrant son ARVA (appareil de recherche des victimes d’avalanche…) Durée de survie sous la neige, sans séquelles ? ¼ heure… il faut aller très vite.
Occupé à raccompagner Sylvain (on a bu un café ensemble), le Directeur d’école est très mécontent de retrouver deux de ses princesses qui pleurent dans leur lit… Ca a un effet « boule de neige ». Mécontent, oui, car Flavie, elle, ne pleure pas. Du coup les larmes, vu que ça n’apitoie personne sont vite rangées et les yeux se ferment rapidement… Les enfants sont déjà fatigués et les yeux sont déjà marqués. On dirait que Thaïs s’est maquillée à l’envers ! Ses cernes noires qui ont affolé le Directeur ressemblent à du mascara, mais à l’envers… Du coup, je me moque… Les garçons footeux sont un peu déçus de ne pas avoir vu le match où les milliardaires du foot français se sont encore ridiculisés… Pour perdre, ils gagnent en un an ce que je ne gagnerai jamais de toute ma vie. Benoît leur a donné le résultat du match : du coup, ils sont moins déçus… et je me moque. Messages perso : Nounouche a perdu une dent ! Louis a encore ses ongles roses ! Tac est tombée deux fois au tire-fesses ! Julien et les Axel sont très sages et participent bien à la vie du groupe ! Les enfants vous écriront un petit mot sur l’ordi Dimanche matin.