Météo : pas de changement. 0° au réveil. Il fait jour dans un grand nuage tout gris. On en oublierait qu’il y a des montagnes autour de nous. C’est la petite neige toute ridicule qui nous rappelle que nous sommes aux Houches. Il fait 3° à 10h, mais avec l’humidité, le froid ressenti est terrible. Candys, Béange et Teddy sont partis sans pull sous leur blouson. C’est en arrivant au musée qu’on s’en aperçoit : le t-shirts à la montagne, sous la neige, ce n’est pas top. Le ciel se découvre au Prarion (1923m) et se recouvre au col de Voza (1750m). Il neige, il ne neige plus, il reneige… Toujours 3 ° en rentrant au chalet sous quelques flocons de neige. A 20h, il fait 0°. On espère un grand soleil pour notre dernière journée DEMAIN.

Activités : ce matin réveil en fanfare par les animateurs. On va déjeuner tout habillés, nous partons en ville ce matin : direction le musée montagnard des Houches. Les enfants sont fatigués. Ca se voit en regardant leurs yeux cernés. Ce matin, même « Moijesais » est calme et répond en levant la main. Nous révisons pas mal de choses que nous savons déjà : la ferme du village, la ferme d’alpage et l’alpage collectif. Des instruments de la vie quotidienne sont exposés : ces enfants du XXIème siècle n’ont jamais vu de pot de chambre ! L’émigration des enfants du pays est évoquée également. Economique, démographique, politique… cette émigration a été intensive jusqu’à la fin du XIXème siècle. Puis le tourisme a fixé les gens au pays. Maintenant, avec le poids du foncier, les jeunes chamoniards sont obligés d’aller vivre loin de leur ville… Nous avons pu faire un petit tour en ville, sous la neige. Les Houches est un village très étendu avec beaucoup de hameaux mais avec un centre village quasi inexistant. Les commerces s’étendent sur des kilomètres, sur l’ancienne route qui menait à Chamonix. Nous avons regardé le clocher à bulbe, typique des pays de l’est. Les voyages des jeunes chamoniards leur donnaient de drôles d’idées architecturales… Retour au chalet. C’est déjà l’heure d’aller manger. Salade composée en entrée, épinards en branche, pommes dauphines et rôti de porc, banane. Et hop ! au ski…

 Les journées passent à une vitesse incroyable. Cet après-midi, je pars avec le groupe n°1 qui réclame ma présence : il va faire le col de Voza et a besoin d’adultes supplémentaires pour prendre le télésiège. Ils se débrouillent vraiment bien : il y a tout juste une semaine, ils ne savaient même pas comment chausser des skis. Ils étaient gauches pour les porter, ridicules dans leurs premières glisses… La petite bosse de la piste verte est avalée désormais en ligne droite rapide (tout schuss…) et les enfants prennent les pistes bleues de la station. Le col de Voza, les Aillouds, le chamois, la cha… Ils en font des kilomètres désormais. C’est d’ailleurs sur le début de la piste de la cha que nous avons vécu une aventure assez drôle. Charlotte, qui s’est révélée être une très bonne skieuse, très joueuse et parfois tête en l’air, a suivi Olivier, le moniteur du groupe, qui prenait trois petits bosses. La dernière, trop de confiance acquise, fut déstabilisante. Je ne voyais plus ma grande Charlotte. J’entends Olivier qui me dit : « Vas-y, il y a une photo à faire ! » Je vous laisse juger…

Charlotte dans l'arbre

Le maître, après avoir pris la photo, lui a débloqué ses skis

Mais pourquoi es-tu plein de neige?

On s’est moqué, et pour un coup, elle n’a pas boudé ! Les enfants qui commencent à fatiguer commettent parfois de petites erreurs qui provoquent des petits bobos : il va falloir des tonnes d’arnica pour les bleus et contusions, contractures, foulures… Le nuage nous est retombé dessus : il faut redescendre, c’est déjà l’heure. Le groupe est autonome désormais : ski, chaussures après-ski, tout est rapide maintenant. Alizée oublie sa paire de gants pour la cinquième fois quand même.

Retour au chalet : goûter, douche, jeu des défis qu’on n’avait pas eu le temps de finir hier. Les enfants s’amusent beaucoup et le groupe est très soudé… Même Lola et Marion arrivent à ne plus se chipoter. Les garçons qui n’avaient pas écouté Françoise au ski sont allés la trouver spontanément pour s’excuser : « Françoise, nous nous excusons pour notre comportement inapproprié d’hier. » Bon inapproprié est de moi d’accord… mais ils ont quand même oublié qu’on ne s’excusait pas soi-même ! La sanction du retour sur le tapis roulant des débutants a été levée et ils ont vécu une séance joyeuse.

Après le repas (soupe, lasagnes, fromage blanc), BOOM ! Les enfants s’éclatent. Bien sûr, il y en a qui font banquette mais les copains et les copines vont les chercher. C’est le cas de la gentille Julia qui vient chercher son maître pour le faire danser (un exploit !).

Ils sont beaux et je me demande où les parents les emmènent pour qu’ils sachent danser comme ça. C’est tout nouveau : certains garçons dansent aussi bien que les filles. A 9h30, fin de la boom. Le Directeur, qui a emmené la bande son, propose une danse collective qu’il faut apprendre aux animateurs. Et c’est la folie pour trois danses qui remportent un succès fou (forcément, tout le monde a un partenaire désigné et connu).

 A l’annonce du dodo, il n’y a pas de cri, de contestation : tout le monde sent bien qu’il a besoin de sommeil. A 10h : plus un bruit dans les couloirs : ça roupille déjà.