~~Météo : ce matin il fait gris mais supportable. On a pris l’habitude de ne plus voir nos belles montagnes. Elles sont recouvertes d’un épais manteau nuageux. A 10h, il commence à bruiner (ce qu’on appelle un temps de M… chez nous). Ca n’arrête pas jusqu’à ce soir là où la pluie tombe à seau. Et quand elle tombe ici, elle ne fait pas semblant. A 1 heure du matin, l’heure où je vous écris, ça s’est calmé. Pas terrible comme journée. Un truc à vous casser le moral… mais comme chez nous, vous n’avez pas pu mettre le nez dehors, ça nous rassure et ça nous conforte. Activités : dure, dure cette nouvelle heure. Nous avons fait la grasse matinée (8h30) mais à l’heure d’hier ça fait 7h30. Nous n’avons pas vu le progrès… Sauf que c’est dimanche et qu’au petit déjeuner nous avons eu des croissants et des petits pains au chocolat à volonté… MIAM ! On s’habille, on traîne un peu dans nos chambres, on répète les chansons pour ce soir… Pas mal de boulot pour le spectacle. A 10h, rendez-vous dans la salle de classe : un dimanche ! Deux heures de classe à faire un rallye table de multiplication à la demande de Thierry Gilbert (je ne suis pas mal du tout au niveau résultats (85% qui ont entre 95 et 100% de réussite), à faire des calculs sur les nombres complexes que les enfants trouvent réellement … complexes, à raconter nos histoires sur la conquête du ski et à lire l’histoire de la première ascension du Mont Blanc. Pour ne pas perturber les enfants, nous avons marqué la date en anglais… Sunday les a moins marqués que dimanche !

Nous allons manger en retard (émincé de poulet, petits pois-carottes, fruit) et vite vite vite… On part à pied pour la gare de Servoz. On est vraiment à la bourre… On se dépêche. Mais on arrive à l’heure (13h12 pour 13h14). Les deux kilomètres ont été avalés en 20 minutes avec une pointe à plus de 11 km/h (dans la descente forcément…) Et tout ça sous la bruine…

Nous prenons le train rouge pour Chamonix. C’est un train panoramique… avec la pluie et les nuages bas, nous ne verrons rien du tout. Pourtant, sous le soleil, je n’ai jamais rien vu de plus beau…

Nous arrivons à Cham (comme notre CHAM, mais ça n’a rien à voir !) et nous avons bien du courage de faire quelques photos. La gare du Montenvers est une photo classique de nos classes de neige. Nous allons ensuite au Musée Alpin. Les dames d’accueil sont très contentes de retrouver le Directeur Touquettois qu’elles connaissent bien : 15 ans de visites, ce n’est pas rien… Et puis avec nos élèves, elles sont assurées d’une visite sereine. Les Touquettois de l’école publique –ça a encore un sens de le préciser- sont connus pour leur discipline, leur bonne humeur et le respect dont ils font preuve… Y’a intérêt, non mais… Nous scindons le groupe en deux : un groupe au musée, un groupe aux achats… Je ne critique jamais le goût des autres, mais là… Le dauphin bleu gelé dans la mer de glace va orner vos bibliothèques pendant des années… La visite à l’espace Tairraz a eu son effet : des tonnes de cailloux avec des noms bizarres repartent dans les valises. Aurions-nous suscité des vocations ? L’adolescence a beau bientôt frapper à votre porte, mes élèves restent de grands bébés et les jolies peluches-doudous les ont beaucoup intéressés. Qu’il en soit ainsi encore longtemps : ils ont le temps de grandir ! De toutes façons, une fois qu’elle sera passée, ils regretteront leur enfance insouciante… et j’espère un peu aussi la classe de neige qui est une belle leçon de vie commune. Pas la peine de restaurer le service militaire, rendons la classe de neige obligatoire… Tiens, deviendrais-je lyrique ?

A 16h15 toutes les opérations (facture du magasin, musée, achats, goûter) sont faites. Nous repartons vers la gare de Cham et attendons le train pendant ¾ heure. Il pleut, nous ne pouvons rien faire d’autre. Ca fait du bien un peu aussi de se poser et d’arrêter de courir. Les enfants sont joyeux et sages. Ils communiquent et jouent ensemble : mes gros durs ses sont adoucis au contact quotidien des failles qui font moins d’histoires que les garçons ne comprennent pas. Quand elles se chipotent (et elles se chipotent !!!) et qu’elles me demandent un jugement, je leur dis tout le temps : « Pas compétent en histoire de filles ! ». Deux ou trois enfants ont un peu de fièvre ce soir : c’est ce qui est arrivé à Julien hier : aujourd’hui, il est frais comme un gardon ! Du coup, Hannah et Chance grelotte sous mon manteau qui leur sert de couverture. Ouf le train arrive ! On repart pour Servoz. Les malades ont peur de devoir remonter la côte à pied. Mickaël, notre chauffeur, vient juste de terminer sa pause de 24h obligatoire, il nous attend à la gare : les enfants sont rassurés. Un petit doliprane avant de manger et la fièvre tombe rapidement.

Cédric aujourd’hui, sur le tableau de communication, a fait parier les garçons sur les résultats d’un match de foot dont j’ai oublié l’intitulé. Le foot est un sport un peu sexiste : il n’a même pas demandé leur avis à ces demoiselles, qui, comme leur maître, n’en avaient aucun. J’ai parié sur un 0/15 pour l’équipe adverse : je me suis fait honnir par les footeux du groupe… Ce soir, c’est soirée « je m’habille classe » . Et ils sont beaux mes élèves pour aller manger la raclette… que certains dévorent. J’ignorais que Gauthier pût avoir un tel appétit… (j’espère que vous avez remarqué le bel imparfait du subjonctif). Il y a beaucoup d’élèves aussi qui n’aiment pas le fromage fondu… d’autres qui n’aiment pas les patates… et d’autres enfin qui n’aiment pas la charcuterie. C’est compliqué à gérer ces menus spéciaux. En dessert, ils ont une glace. Les enfants s’inquiètent : « vous ne mangez pas avec nous ? ». Ce soir, pour la seule fois du séjour, tous les adultes, personnel du chalet, enseignants du Touquet et de Moreuil, tous les animateurs mangent ensemble après le coucher des enfants. « Mais notre veillée ? » Ah, voilà ce qui les inquiétait… Le deal est posé : nous faisons la veillée et après ils seront sages et s’endormiront rapidement…

Ce soir Battle de chansons : les enfants ont répété les chansons qu’ils doivent interpréter devant les autres et devant le jury d’adultes (nous 4 quoi !) Tic et Tac commencent : elles sont mortes de trouille. Les spectateurs écoutent cependant très respectueusement leurs copines qui sont jugées par le André Manoukian local (moi !). On ne chante pas avec les paroles, Tic a pris la chanson trop bas et Tac n’a pas osé chanter aussi fort que sa copine… Elles acceptent les critiques. Le groupe Hannaïs passe immédiatement après : ouah ! ça scotche tout le monde. Les filles ont de très jolies voix qui se marient bien mais là encore, elles ont chanté avec les paroles, du coup on ne les a pas vues. On n’a vu qu’une feuille blanche. Le groupe « les boys » (Luke, Guillaume et Thomas) nous ont interprété un RAP. Incroyable ce que les paroles s’enchaînent vite : du coup, ils se sont un peu étouffés à certains passages. Emile a chanté une chanson de Caloggero : « trait pour trait ». Le public était debout pour l’acclamer, gros succès. Le conseil du jury : réduire le vibrato ! Mais c’est pour faire genre c’était vraiment très bien ! Eloïse, Manon, Maëva ont courageusement affronté le public et le jury devenus exigeants : tout le monde les a félicité d’avoir eu le courage de chanter en public. Perso, je ne le ferai pour rien au monde… Le deal est respecté : les enfants sont au lit et dorment très rapidement. Hannah et Chance vont beaucoup mieux. C’est dimanche, vous m’excuserez. Je n’ai pas grand-chose à raconter…

J’ai promis à Flavie que je souhaiterais un bon anniversaire à Lara et que je demanderais à maman de lui garder un morceau de gâteau.